Esvres-sur-Indre

Esvres-sur-Indre (Wikipedia) est une ville située au Sud-Est de Tours. Ses habitants sont appelés les Esvriens, les Esvriennes.
Elle a porté les noms de: Evena (VIe siècle, Grégoire de Tours), condita Eveninse (791, 844, cartulaire de Cormery), Evvra (vers 1116, cartulaire de Noyers), Evra (1206, cartulaire de Beaumont-lès-Tours), Evria (1207, cartulaire de Saint-Jean-du-Grais), Evria (1261, charte de Saint-Julien), Evria (1290, pouillé de Tours), Esvre (1505, cartulaire de Cormery), Esvres (1666, aveu), Esvres (XVIIIe siècle, carte de Cassini), Esvres (1820, carte de l'état-major), Esvres-sur-Indre (XXe siècle).
Du VIIIe au Xe siècle, ce fut un chef-lieu de viguerie. La châtellenie relevait du château de Montbazon.
Le plus ancien registre paroissial commence en 1574.
Coordonnées GPS d'Esvres-sur-Indre: 0°47'07"E - 47°17'03"N
Code INSEE: 37104 - Code postal: 37320 - Superficie: 3595 hectares
Altitudes: de 52 à 96 mètres
Cours d'eau: l'Indre, le ruisseau de Nantilly
L'église Saint-Médard, reconstruite au XIIe siècle (nef, chœur rectangulaire plus large que la nef et clocher carré), a été remaniée aux XIIIe (des travaux devant diviser le chœur en trois n'ont pas été terminés) et XIVe siècles. Elle a été restaurée en 1873 par l'architecte Gustave Guérin. La nef, couverte d'une charpente du XIXe siècle, a sa façade Ouest percée d'une porte en plein cintre de 1654, surmontée par un triplet du XIXe siècle. Le mur Nord a été presque entièrement reconstruit au XVIIe siècle.
Son abside pentagonale, servant de sacristie, date de 1654. Le clocher est construit en blocage avec d'étroites fenêtres en tiers-point. Il est surmontée par une flèche octogonale élancée et de quatre clochetons d'angle.
Sur le pignon Est, une pierre sculptée de réemploi (VIIe ou VIIIe siècle) représente des personnages nimbés pré-romans. Au centre de la plaque, le Christ bénissant est représenté.
La nef a été lambrissée.
Cette église renferme cinq vitraux signés par Lucien-Léopold Lobin (Tours, 1890) représentant: les Apparitions de la Vierge à saint Dominique et à sainte Bernadette; le Martyre de sainte Barbe; saint Joseph, patron des familles Chrétiennes; saint Éloi et saint Roch, patrons des laboureurs et des artisans; saint Vincent, patron des vignerons. Dix autres verrières sont des œuvres de Joseph-Prosper Florence (Tours, 1895): saint Médard; Jeanne d'Arc; le portrait de l'abbé Grudé; saint Charles Borromée; sainte Monégonde; saint Louis; sainte Clotilde et trois verrières figurant les Vertus théologales: Foi, Charité, Espérance (📷).
Le château d'Esvres est une forteresse du XIIIe siècle (vers 1220) dont le haut donjon carré a disparu. L'enceinte fortifiée extérieure mesure 338 mètres. Le logis actuel est du XVIIIe siècle mais a été très remanié au XIXe. Ses deux façades sont surmontées, chacune, par un fronton triangulaire. Ce bâtiment est flanqué, à ses angles Sud-Est et Sud-Ouest, de tours coiffées de toits coniques à lanternon. Ces deux tours en blocage, dont celle de l'Est est munie d'une bretèche, appartenaient à la forteresse du XIIIe siècle.
Une partie de l'enceinte d'origine (XIIIe siècle), avec des tours, se trouve à l'Ouest de l'édifice actuel.
La porte de Malaguet a été créée au XVIIe siècle. En arc surbaissé, elle est accompagnée de pilastres.
Le pigeonnier circulaire (XVIIIe siècle) de ce château renferme 1200 boulins (nids de pigeons) qui ont été obstrués. Le nombre de boulins est lié à la superficie du domaine. A chaque boulin correspond un arpent, soit environ 42 ares de terre. Cette fuye, mesurant 12 mètres haut et 10 de diamètre, est couverte d'un toit conique à lanternon hexagonal en ardoise. A mi-hauteur, il possède un larmier.
Au Nord-Est de cette fuye, dans la rue de la Tour, on trouve encore une tour de ce château (une des six tours primitives du mur d'enceinte).
A Vontes, le prieuré Saint-Pierre, fondé au XIIe siècle, dépendait de l'abbaye de Cormery. Il a perdu son enceinte mais a conservé sa porte fortifiée de plan carré. La grange dîmière a été démolie dans les années 1960.
Sa chapelle (XIIIe siècle), très modifiée au XVe, est un bâtiment rectangulaire. Deux gros contreforts d'angle, ayant obturé les baies primitives à l'Est, furent d'abord ajoutés. A la fin du XVe siècle ou au début du siècle suivant, la chapelle fut coupée en deux. Les murs ont été relevés de 60 cm et couronnés par la charpente existant actuellement. La baie d'axe (XIVe siècle) a été condamnée dans sa partie basse par une cloison de brique. Au début du XXe siècle, l'édifice a été transformé en remise et pressoir à l'Est et en habitation à l'Ouest. Sur le pignon est, trois campagnes successives de décors peints, superposés par endroits, ont été effectuées. La campagne primitive est peut-être du XIIIe siècle, avec un décor de faux-joints rouges vifs, surmonté d'une frise à motifs de palmettes rouges. La seconde campagne, très complexe, daterait du XIVe siècle. Elle présente une frise haute ornée de rinceaux rehaussés d'animaux qui surmontent des décors de draperies, de losanges et de médaillons. Le mur Est conserve aussi les traces de deux personnages dans un décor d'architecture. La troisième campagne présente des faux-joints rouges violacés sur les murs ainsi qu'une bande décorative composée de grecques et de rubans plissés. La baie d'axe représente le miracle de Saint-Éloi.
Le manoir privé de La Roche-Farou (ou de La Roche) date du XVIe siècle. Sur la cour, le logis seigneurial est flanqué par une tourelle carrée abritant un escalier à vis ayant 1,20 mètre d'emmarchement. On y accède par une porte à linteau droit et elle est éclairée par cinq petites fenêtres rectangulaires. Cet escalier part d'une cave voûtée en plein cintre et aboutit au grenier pavé de petits carreaux rouges. Sur le jardin, la façade (photo) a vu tous ses percements modifiés. Des ouvertures primitives ne subsistent que les entablements et aux fenêtres situées de part et d'autre de la porte quelques restes de meneaux disparus. Par contre, le comble est éclairé par une lucarne à croisée de pierre intacte, surmontée par un fronton courbe. En dessous, une étroite fenêtre a perdu sa traverse. A l'intérieur, une grande cheminée rustique chauffe la salle basse qui a conservé un potager à cinq feux. Dans l'aile plus récente, prolongeant le bâtiment au Nord-Est, il y a une salle voûtée sur lambris aux entraits et poinçons moulurés.
Située au Nord du manoir, sa chapelle a aussi été construite au XVIe siècle.
Au Sud-Ouest du manoir, le pigeonnier circulaire, de plus de 9 mètres de diamètre, fut arasé obliquement, selon certaines sources, à la demande du comité de salut public de Cormery, en tant que symbole de l'oppression de la noblesse. Édifié en moellons, il présente, à la hauteur du premier étage, un cordon de pierres de taille en légère saillie.
Le château privé de Vaugrignon, bâti au XVe siècle, fut modifié à la fin du XIXe en style néo-gothique.
La façade Sud, néo-gothique, du corps de logis, avec ses deux rangées d'ouvertures à croisée de pierre et linteau souligné par une moulure retombant sur des culots, a été plaquée sur les murs, de près d'un mètre d'épaisseur, d'un bâtiment du XVe siècle. Celui-ci était flanqué, au Nord, d'une tour renfermant un escalier à vis en bois, à noyau creusé d'une main courante, rénové jusqu'au premier étage. Les combles, entre les pignons à rondelis, sont éclairés au Sud par cinq lucarnes à gâble aigu, terminé par un fleuron. Ce corps de logis principal, prolongé au Nord par deux additions perpendiculaires, a été agrandi, à l'Est, par une aile moins élevée, couverte en terrasse, avec une porte surmontée d'une accolade.
Ce château est situé sur une esplanade limitée par une rampe du XVIIe siècle, à gros balustres de pierre à corps quadrangulaire. A chaque extrémité s'élevait une tour ronde. Celle du Sud-Ouest est détruite et celle du Sud-Est, restaurée, est couverte en poivrière d'ardoise et a été transformée en petit oratoire. Dans l'angle Nord-Est des communs, une troisième tour, découronnée, subsiste.
Sous l'édifice, un premier étage de cave est un simple caveau, le second est voûté.
Son parc renferme un pigeonnier cylindrique dont le toit conique est surmonté d'un lanternon ajouré.
Le château privé de La Villaine a été édifié au XIXe siècle sur l'emplacement d'une forteresse de la fin du XIIIe. La Villaine était un fief relevant de Thais.
Le manoir privé de La Baudellière (XVIIe siècle) est flanqué, au centre de sa façade Ouest, par une tourelle rectangulaire éclairée par deux petites fenêtres. Elle renferme un escalier à vis dont les marches sont d'abord en pierre puis en bois. Coupé par une cloison au niveau du rez-de-chaussée, il ne permet plus de descendre à la cave où l'on accède désormais par l'extérieur. La date de 1668, gravée sur le piédroit de la porte du grenier, doit être très largement postérieure à la construction de la demeure.
L'une des salles basses a gardé son sol pavé avec de larges dalles et un plafond soutenu par deux poutres maîtresses s'appuyant sur des corbeaux de pierre. A l'Est, sa fenêtre, murée, laisse apercevoir le départ du meneau disparu. Un four ouvrait dans la cheminée à faux manteau munie d'un chauffe-plat rustique. Les autres pièces ont aussi gardé leur cheminée dont la hotte repose sur un linteau de bois prenant appui sur des consoles soutenues par des jambages rectangulaires. Une autre, du même type, a été conservé dans le corps de bâtiment qui borde la cour au Nord. Celle-ci est limitée au Sud par deux granges anciennes accolées l'une à l'autre mais de hauteur inégale. La plus haute est couverte en tuiles plates, l'autre a gardé son toit en ardoise.
Le château privé de Montchenain (ou Montchenin) a été édifié au XIXe siècle. Le château primitif a été démoli par les Anglais en 1358, reconstruit, il fut à nouveau détruit en 1535 par Denis Briçonnet, abbé de Cormery. Au fond du parc, s'élève un pigeonnier.
Il a conservé une porte fortifiée et deux tours d'enceinte du XIVe siècle appartenant certainement au château primitif.
La Brosse (1604) comprend un ensemble d'édifices limitant une cour fermée à laquelle on accède par un portail, entre deux piliers, doublé d'une porte piétonne en plein cintre. Le logis est constitué par un bâtiment de plan rectangulaire, d'un rez-de-chaussée et d'un comble, entre deux pignons. Le comble est éclairé par deux lucarnes de grandeur inégale, à fronton triangulaire. Sur la moins large, on voit la trace de la traverse disparue et la plus grande devait être à croisée de pierre. Les quatre poinçon de la charpente reposent directement sur le sol carrelé. 
La porte d'entrée ouvre sur un perron où aboutit un escalier extérieur d'une dizaine de marches. Elle a gardé son vantail d'origine avec son heurtoir et ses deux verrous. Au-dessus, un panneau devait porter un blason qui a été bûché. Mais, de part et d'autre, on voit encore gravée, en deux groupes de chiffres, une date: 16 04. Sous la maison s'étend une cave voûtée sur couchis où l'on pénètre par une porte en plein cintre débouchant, au ras du sol, sur cinq marches de pierre. Là, les murs ont 1,80 mètres d'épaisseur.
L'une des salles du rez-de-chaussée est chauffée par une vaste cheminée à hotte droite peu saillante, ornée d'une corniche au plafond et reposant sur des jambages en forme de consoles.
Le lavoir du bourg se trouve dans la rue de Tours...
... et le lavoir du Peu, dans la rue du Vallon.
A l'Est du bourg, cette éolienne Bollée-Lebert (type 3) de 1898 a été restaurée en 2004/2005.
Sur le coteau, une loge de vigne et un pressoir sont proches du vignoble du Noble-Joué.
Le château privé de La Dorée est une construction du XVIIe siècle. Le comte Alexandre-Pierre Odart s'y installa en 1815 et fut l'auteur, en 1841, de l'Ampélographie universelle (l'ampélographie est l'étude de la vigne). A noter aussi, que la célèbre Mata Hari y demeura de mars 1910 à mars 1911.
Le château privé de Vaux date du XIXe siècle. Vaux (ou Vau) était un fief relevant de la châtellenie de Cormery et de La Carte.

Primitivement, les trois moulins de Vontes (ou du Bas-Vontes) furent bâtis, sur l'Indre, au Xe siècle. Ils ont été reconstruits au XVIIIe, après la crue de 1770. Les deux plus petits, le moulin du milieu et le moulin du Nord, sont des moulins depuis l'origine. Le plus grand, le moulin du midi, est devenu un moulin en 1804. Ces moulins sont restaurés en 1862 et modernisés. Le moulin du midi cesse son activité après la Première Guerre mondiale alors que le moulin du milieu s’arrête en 1964.
Sur l'Indre également, le moulin de Port-Joye (ou de Port-Joie), cité dès 1338, a été transformé en minoterie au XIXe siècle.
Le moulin d'Avon, sur l'Indre, était connu, dès 844, pour produire de la farine de blé. Il fut modifié au XIXe siècle et cessa son activité vers 1920.
Sur l'Indre, le moulin des Poulineries, cité dans un texte dès 1485, a été transformé au XIXe siècle.

A voir
  • Le moulin Sauquet, sur l'Échandon, est connu depuis 1634 mais une date, 1242, est gravée sur son pignon Ouest.
  • Le moulin Perrion, sur l'Échandon, a été reconstruit au XVIIIe siècle. Ce site était connu dès 1247.
  • Le dolmen en ruines du moulin de Sauquet dont il reste quatre supports et cinq blocs renversés et enterrés. Sa table mesurait 8 mètres de long sur 3 de large.
  • Les tapisseries d'Aubusson du XVIIe siècle dans la salle des mariages de la mairie. Elles proviendraient du château disparu de Chanteloup à Amboise.
Patrimoine disparu
  • Le moulin de Vau était actionné par le ruisseau de Nantilly.

Lieux-dits: Avon, Bas-L'Hommais, Bas-Veneuil, Bas-Vonte, Beaulieu, Bel-Air, Belle-Vue, Besnoëls, Bois-de-la-Duporterie, Bois-Renaud, Bois-Sicot, Buisson-de-la-Vilaine, Buisson-du-Son, Champgault, Courty, Domaine-de-Vonte, Forges, Fresche-de-la-Pommeraye, Grande-Pièce-de-Forge, Haut-L'Hommais, Haut-Veneuil, La Baudellière, La Belle-Commère, La Billette, La Birotte, La Boutetterie, La Brosse, La Caillaudière, La Cathelinière, La Cave-Salmon, La Chambrière, La Champlonnière, La Chaume, La Chaussée, La Couture, La Dorée, La Douzillerie, La Dufferie, La Duporterie, La Fosse-au-Genêt, La Gabautrie, La Gâllerie, La Gittourie, La Guérinière, La Guillotière, La Hardellière, La Haute-Cour, La Huaudière, La Molaine, La Neuraye, La Pahéserie, La Pelouse, La Petite-Bamboche, La Pièce-de-Bau, La Pièce-de-Vemeuil, La Pigerie, La Pommeraye, La Roche, La Tombe, La Vilaine, Le Champ-Bertray, Le Chêne-Pendu, Le Coin-du-Mur, L’Écouasse, Le Croule, Le Flagourné, Le Fourneau, Le Grand-Berchenay, Le Grand-Lochereau, Le Grand-Ormeau, Le Marchais-Rousseau, Le Moulin-de-Perrion, Le Moulin-de-Sauquet, Le Nid-de-Chien, Le Paradis, Le Parc, Le Pavillon, Le Petit-Lochereau, Le Peux, Le Rang-du-Bois, Le Vallon, Le Vau, Les Basses-Pelouses, Les Bélardes, Les Billettes, Les Champs-Philippe, Les Coteaux, Les Coudrières, Les Flamands, Les Marchais-Noirs, Les Marjelonneries, Les Onjeunes, Les Parcs-de-Montbazon, Les Pelouses, Les Perruches, Les Poulineries, Les Reçais, Les Rochious, Les Sablons, Les Souches, Les Terres-Rouges, Les Vieux-Parcs, Les Viviers, L'Hurmet, Malaguet, Montchenain, Moulin-de-Port-Joie, Moulins-d'Esvres, Nantilly, Pièce-de-la-Haute-Cour, Pièce-des-Goupillères, Prairie-d'Esvres, Prieuré-de-Vonte, Saint-Malo, Sur-le-Peux, Taille-de-la-Justice, Taille-des-Jacquelins, Tailles-Semées, Taillis-de-la-Gabillière, Vallée-de-Beaulieu, Vallée-de-l'Hommais, Vaugrignon, Vauguinier, Vaux, Veneuil, Village-d'Abas, Vonte
      Blason d'Esvres

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